Louis Cap?tien, 1214–1270 (âgé de 56 ans)
- Nom
- Louis /Cap?tien/
- Prénom(s)
- Louis IX le Saint
Naissance | 25 avril 1214
26
26 |
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Profession | Roi de France (1226-1270) |
Décès du grand-père maternel | Alphonse de Castille 6 août 1214 (âgé de 3 mois) |
Naissance d’un frère | Robert d'Artois 25 septembre 1216 (âgé de 2 ans) |
Naissance d’un frère | Jean de France 21 juillet 1219 (âgé de 5 ans) |
Naissance d’un frère | Alphonse de Poitiers 11 novembre 1220 (âgé de 6 ans) |
Naissance d’un frère | Philippe Dagobert de France 20 février 1222 (âgé de 7 ans) |
Décès du grand-père paternel | Philippe Cap?tien 14 juillet 1223 (âgé de 9 ans) |
Naissance d’une sœur | Isabelle de France juin 1225 (âgé de 11 ans) |
Naissance d’un frère | Etienne de France 1226 (âgé de 11 ans) |
Décès du père | Louis Cap?tien 8 novembre 1226 (âgé de 12 ans) |
Naissance d’un frère | Charles d'Anjou mars 1227 (âgé de 12 ans) |
Mariage | Marguerite de Provence — Afficher cette famille 27 mai 1234 (âgé de 20 ans) |
Naissance d’une fille | Blanche de France 1240 (âgé de 25 ans) |
Naissance d’une fille | Isabelle de France 2 mars 1241 (âgé de 26 ans) |
Naissance d’un fils | Louis de France 25 février 1244 (âgé de 29 ans) |
Naissance d’un fils | Philippe Cap?tien 1 mai 1245 (âgé de 31 ans) |
Naissance d’un fils | Jean de France 1248 (âgé de 33 ans) |
Naissance d’un fils | Jean Tristan de Damiette 1250 (âgé de 35 ans) |
Naissance d’un fils | Pierre d'Alen?on 1251 (âgé de 36 ans) |
Décès de la mère | Blanche de Castille 26 novembre 1252 (âgé de 38 ans) |
Naissance d’une fille | Marguerite de France 1254 (âgé de 39 ans) |
Naissance d’un fils | Robert de Clermont 1256 (âgé de 41 ans) |
Naissance d’une fille | Agn?s de France vers 1260 (âgé de 45 ans) |
Mariage d’un enfant | Philippe Cap?tien — Isabelle d'Aragon — Afficher cette famille 28 mai 1262 (âgé de 48 ans) |
Décès | 25 août 1270 (âgé de 56 ans) |
père |
1187–1226
Naissance : 5 septembre 1187
22
17 Décès : 8 novembre 1226 — Montpensier |
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mère |
1188–1252
Naissance : 4 mars 1188
33
25 — Palencia, Castille Décès : 26 novembre 1252 — Melun |
Mariage | Mariage — 23 mai 1200 — Port-Mort |
9 ans
frère plus âgé |
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5 ans
lui |
1214–1270
Naissance : 25 avril 1214
26
26 — Poissy Décès : 25 août 1270 — Tunis |
2 ans
frère plus jeune |
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3 ans
frère plus jeune |
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16 mois
frère plus jeune |
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16 mois
frère plus jeune |
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3 ans
sœur plus jeune |
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19 mois
frère plus jeune |
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15 mois
frère plus jeune |
1227–1285
Naissance : mars 1227
39
38 Décès : 7 janvier 1285 — Foggia, Italie |
lui |
1214–1270
Naissance : 25 avril 1214
26
26 — Poissy Décès : 25 août 1270 — Tunis |
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épouse |
1221–1295
Naissance : 1221
23
23 Décès : 21 décembre 1295 — Paris, 75, Saint-Marcel |
Mariage | Mariage — 27 mai 1234 — Sens |
7 ans
fille |
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14 mois
fille |
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3 ans
fils |
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14 mois
fils |
1245–1285
Naissance : 1 mai 1245
31
24 — Poissy Décès : 5 octobre 1285 — Perpignan |
4 ans
fils |
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3 ans
fils |
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2 ans
fils |
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4 ans
fille |
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3 ans
fils |
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5 ans
fille |
1260–1327
Naissance : vers 1260
45
39 Décès : 19 décembre 1327 — Lantenay |
Note | Peu d?hommes ont ?t? aussi bien observ?s et sont aussi c?l?bres que Saint Louis, et cependant la personnalit? de ce souverain est mal connue. L?homme est complexe, son caract?re a beaucoup ?volu?. Son action est souvent paradoxale, sa r?putation ambigu?. Il y a le saint, l?homme dont la foi ardente et la pi?t? parfois excessive d?routent ses contemporains, le roi crois?, l?adversaire implacable des derniers cathares parce qu?ils sont rebelles ? la foi et rebelles ? leur roi, l?arbitre de l?Europe. Bref, l?une des hautes figures de l?histoire de France telle que l?ont vue Joinville et tant d?autres, et une ?uvre spectaculaire qu?a retenue l?imagerie. Mais il y a aussi l??uvre en profondeur, que les contemporains ont moins nettement per?ue et que souligne moins facilement l?anecdote. C?est celle d?un souverain ?nergique et scrupuleux qui joue dans la construction de la monarchie fran?aise un r?le d?cisif et qui, s?il n??tait le vainqueur de Taillebourg et le constructeur de la Sainte-Chapelle, n?en serait pas moins, entre son grand-p?re Philippe Auguste et son petit-fils Philippe le Bel, l?un des ? grands Cap?tiens ?, peut-?tre le plus grand. Consolidation du pouvoir royal Le prestige que valent ? Louis IX ses vertus s?ajoute ? celui qu?il tire d?une succession h?r?ditaire jusque-l? sans faille, d?un sacre qui fait de la royaut? une sorte de sacerdoce, et d?une puissance solidement ?tablie par l??nergique Philippe Auguste, son grand-p?re. Il en profite pour placer plus cat?goriquement la monarchie hors de la pyramide des droits f?odaux ? et non plus seulement au sommet de celle-ci ? et pour assainir la situation politique du royaume. Les actions les plus spectaculaires sont celles qu?il mena pour mettre un terme aux conflits qui venaient de d?chirer la France : conqu?te du Midi languedocien par les crois?s septentrionaux, lutte des Cap?tiens contre les Plantagen?ts. Apr?s une ultime r?volte du comte de Toulouse Raymond VII, ce fut, avec le trait? de Lorris (1243), la soumission d?finitive de la France m?ridionale et la confirmation de l?organisation nouvelle du Languedoc, dont la reine Blanche et le cardinal de Saint-Ange avaient jet? les bases en 1229. La gr?ce de quelques grands feudataires et l??crasement des derniers cathares, l?action des s?n?chaux royaux et celle des inquisiteurs dominicains assur?rent l??uvre. D?j? m?t?s par la r?gente, les autres grands barons se le tinrent pour dit. Cependant, une derni?re tentative du roi d?Angleterre et de ses fid?les ?chouait en 1242 ? Taillebourg et ? Saintes ; bien qu?ayant l?avantage, Louis IX pr?f?ra une paix qui satisfaisait son sens de la justice et m?nageait le pieux Henri III qu?il estimait. Au trait? de Paris (1258-1259), il rendit ? ce dernier une partie des terres (du Limousin et du Quercy ? la Saintonge) dont il n??tait pas assur? que la conqu?te ait ?t? l?gitimement fond?e. Par de telles concessions, auxquelles les barons de son entourage s?oppos?rent en vain, Saint Louis pensait avoir assur? la paix, la fid?lit? de son royal vassal et l?appartenance d?finitive ? la couronne de France de l?essentiel de l?h?ritage des Plantagen?ts : Normandie, Anjou, Touraine, Maine et Poitou. Le domaine royal ?tait sensiblement amoindri par les apanages qu?avait pr?vus Louis VIII en faveur de ses fils. Force ?tait donc de clarifier la gestion et d?exploiter au mieux les revenus seigneuriaux et r?galiens : ce fut l?objet d?une rationalisation des structures administratives, de l??tablissement des baillis dans des circonscriptions fixes, de la sp?cialisation des membres de la cour royale (une section judiciaire, le Parlement, et une section financi?re, les ? gens des comptes ?). Afin d?assainir les rapports avec les administr?s, Saint Louis multiplia les enqu?teurs charg?s d?entendre sur place les plaintes et de r?former les abus. L?int?r?t politique rejoignait l? le souci constant du roi de voir les droits de chacun respect?s, et en premier lieu par les officiers royaux eux-m?mes. Une certaine tendance ? l?unification manifestait d?j? l?emprise du souverain sur tout le royaume. Il faisait reconna?tre son droit ? l?gif?rer ? pourvu que ce f?t dans l?int?r?t commun ? et ? faire valoir ses ordonnances dans les grands fiefs, hors de son domaine. Il usait d?ailleurs mod?r?ment de cette pr?rogative, et c?est ? tort qu?on lui attribua la paternit? des ?tablissements de Saint Louis , qui sont une compilation priv?e, et celle d?une ordonnance prohibant le duel judiciaire et la guerre entre nobles, qui n?est que de circonstance et d?int?r?t local. Plus efficace dans la pratique fut l?action unificatrice qui r?sultait de l?application ? tout le royaume d?une justice d?appel. C?est encore pour clarifier, unifier et faire reconna?tre partout la pr??minence royale que Louis IX d?cr?ta (1263-1266) que sa monnaie, au contraire de celle des barons, aurait cours dans tout le royaume. La r?forme de la monnaie royale, avec la cr?ation d?une grosse monnaie d?argent, le ? gros tournois ? valant douze deniers, assura le succ?s de l?entreprise. Le roi tenta m?me, de fa?on d?ailleurs pr?matur?e, de r?introduire en France le bim?tallisme avec un ?cu d?or, qui circula peu. Exploitant au maximum son droit ? exiger des roturiers de son domaine et des communes soit un service en armes, soit le rachat de celui-ci, il put lever plusieurs ? tailles ?, cependant qu?avec le consentement des papes ? notamment des Fran?ais Urbain IV et Cl?ment IV (1261-1268) ? il levait des d?cimes sur le clerg? qu?il avait pr?c?demment d?fendu contre les exactions de la fiscalit? pontificale et les collations de b?n?fices fran?ais ? des clercs italiens. Saint Louis ?tendit sa protection sur tous les groupes sociaux capables de faire contrepoids aux puissances qui concurren?aient la sienne. S?il soutenait les ?v?ques contre les f?odaux et m?me contre le pape, il donnait son appui aux universitaires et aux ordres mendiants, Dominicains et Franciscains, contre l??piscopat et le clerg? s?culier. Il prot?geait ?galement l?ind?pendance des villes contre leurs seigneurs, mais n?h?sitait pas ? faire intervenir ses officiers dont la gestion interne des municipalit?s pour limiter les abus financiers des oligarchies urbaines ; cette attitude ?tait rien moins que d?sint?ress?e, car la richesse et la bonne gestion des villes garantissaient une part importante des revenus du roi. L??quilibre ainsi assur? entre les divers pouvoirs, Louis IX pouvait placer la monarchie hors du droit commun : il faisait reconna?tre par les juristes qu?aucune raison ne justifiait la r?bellion d?un vassal contre son roi, et par les canonistes qu?aucun ?v?que ne pouvait excommunier la personne royale ; il se mettait ainsi ? l?abri des d?boires ?prouv?s, sur l?un et l?autre plan, par Philippe Auguste. Le roi de France et la chr?tient? D?s le d?but de son r?gne personnel, Saint Louis manifesta une fermet? et une sagesse qui le firent respecter en Europe, au point que ses refus et ses ?checs eux-m?mes servirent sa r?putation. Il refusa pour ses fr?res la couronne d?Allemagne (1240) et celle de Sicile (1253). Il tenta de mettre fin ? l?hostilit? de Frédéric II envers Innocent IV. Plus tard, pris comme arbitre par Henri III et ses barons, il pronon?a en faveur du roi le ? dit ? d?Amiens (1264), que les barons anglais n?accept?rent pas ; deux fois crois?, il aboutit ? deux ?checs flagrants. Et, pourtant, il reste pour la post?rit? le roi crois?, et les barons anglais en appel?rent derechef ? l?arbitrage de ses conseillers. Il fit c?der plusieurs fois Frédéric II et prot?gea le pape sans adh?rer pour autant ? la politique guelfe, il assainit les relations de la France et de l?Aragon sans abandonner l?alliance castillane et il favorisa en d?finitive les ambitions de Charles d?Anjou. Il avait rapport? de la croisade une v?ritable aur?ole. Tr?s sensible aux difficult?s de l?Orient latin, il avait, d?s 1241, aid? l?empereur byzantin Jean de Brienne en lui achetant fort cher les reliques de la Passion, pour lesquelles il fit construire dans son palais la ? Sainte-Chapelle ?. Depuis, il pr?parait la croisade et, voulant frapper au c?ur la puissance musulmane, s??tait embarqu? (28 ao?t 1248) pour l??gypte. Vainqueur ? Damiette (1249), mais vaincu et pris ? Mansourah (1250), il dut verser ran?on pour gagner la Syrie franque o? il passa quatre ans ? r?organiser l?administration et le syst?me d?fensif qui assura quelques d?cennies de survie ? l?Orient latin. Dans le m?me temps, parce qu?il croyait ? l?int?r?t d?une alliance pouvant prendre l?Islam ? revers, il nouait des relations diplomatiques assez illusoires avec le successeur de Gengis khan, Qubila?. ? son retour, il ?tait en ?tat d?intervenir efficacement dans les conflits qui opposaient les grands barons, voire les princes ?trangers. Il s?entremit entre Flandre et Hainaut (? dit ? de P?ronne, 24 sept. 1256), entre Navarre et Bretagne, entre Bourgogne et Chalon, entre Bar et Lorraine, entre Savoie et Dauphin?. Poursuivant l?habile politique matrimoniale de Blanche de Castille, gr?ce ? qui Alphonse de Poitiers, fr?re du roi, r?gnait sur le comt? de Toulouse, Saint Louis avait, d?s 1246, obtenu pour son autre fr?re Charles d?Anjou la main de l?h?riti?re de Provence. La conjonction des man?uvres d?Urbain IV et des ambitions de Charles conduisit le roi ? accepter que son fr?re re??t la couronne de Sicile (1266). Cette intervention cap?tienne en Italie, qui allait impliquer la France dans la politique guelfe, est ?galement responsable en partie des erreurs de la croisade de 1270. Mal conseill?, semble-t-il, par son fr?re qui souhaitait garantir les relations ?conomiques entre la Sicile et Tunis, ignorant lui-m?me la situation interne de l?Islam et peu second? par des barons qui n?aspiraient gu?re qu?au repos, Saint Louis prit la d?cision malheureuse d?attaquer Tunis. Bien plus, l?aide de Charles fit cruellement d?faut : trop occup? en Italie, le fr?re du roi et ses barons n?arriv?rent en Afrique qu?apr?s la mort de Louis, survenue le 25 ao?t 1270. La force d??me du roi mourant, dans un camp ravag? par la peste, fit plus pour sa renomm?e que n?e?t fait une ?ph?m?re victoire. |
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